Françoise Dajon-Lamare : “Quand tu es journaliste, tu es journaliste 24h sur 24”

07 août 2024
Actualités / Formation

Elle a largement contribué à la création de la formation Bachelor Journalisme au CRAF2S. Avec près de 40 ans d’expérience dans le domaine, Directrice d’ACTU.FR, Françoise Dajon Lamare admet aujourd’hui son envie de transmettre aux jeunes générations. Elle revient sur les moments forts de sa carrière, sa vision du journalisme aujourd’hui et les perspectives d’avenir de la nouvelle formation de journaliste au CRAF2S.

Françoise Dajon-Lamare : “Quand tu es journaliste, tu es journaliste 24h sur 24”

Les débuts

Quand j’étais pigiste, on envoyait des disquettes… Ça arrivait deux semaines après par la poste!”. Françoise DAJON-LAMARE peut en témoigner. Le journalisme d’aujourd’hui n’est plus le même qu’à ses débuts. Après des études littéraires, elle part à Paris à l’âge de 17 ans pour intégrer l’EFAP, école que suivra aussi Claire CHAZAL. Avec une formation de relations presse option journalisme, cette école lui permet de se rendre compte de la réalité du terrain : “Je me suis très vite aperçue qu’ attaché de presse, surtout à l’époque, c’était peu développé, c’était essentiellement dans le milieu de la politique et de la mode … Attaché de presse, c’est la tranche de jambon dans le sandwich, entre les journalistes et les politiques, ça ne m'intéressait pas”.

“Je suis une bosseuse”

De retour à Caen, Françoise DAJON-LAMARE commence à piger, beaucoup. Elle travaille pour le journal Liberté en contrat Barre (contrat financé par l’Etat) et rédige à côté pour de nombreux journaux : Elle, le Moniteur du bâtiment (journal professionnel), La Manche Libre, la Presse de la Manche, la Lettre économique de Normandie… Un rythme de vie tourné vers le travail, qu’elle assume : “J’ai toujours bossé, je suis une bosseuse. Je faisais mon travail pour Liberté, mais à côté je pouvais travailler le soir de 9h jusqu’à 0h-1h et je pouvais travailler à nouveau le matin avant que les enfants aillent à l’école, de 5h à 7h”. À l’époque, la demande de correspondants et de pigistes est très forte. Les pigistes sont les premiers relayeurs de l’info. Tant que le journal n’est pas publié, l’information n’est pas disponible. Aujourd’hui, le développement du web et des réseaux permet de se passer plus facilement des correspondants. Des journalistes au “desk”, au bureau, se contentent de reprendre les informations d’autres journaux pour les relayer sur leur site, leur quotidien : “Il y a de moins en moins de pigistes régionaux, parce que les staffs de ces journaux piquent un peu les infos partagées par tout le monde, ils “rewritent” les informations que les autres ont, ce qu’il ne se faisait pas à l’époque”.

Genèse du Bachelor Journalisme

En janvier 2024, la première promotion du Bachelor journalisme - option journaliste sportif - a éclos. Un projet qui a nécessité le soutien de nombreuses personnes, notamment de Françoise DAJON-LAMARE et Aline CHATEL : “Les premiers contacts avec le CRAF2S, je les ai eus par Aline, qui gère Sport à Caen, qui a rencontré la directrice du CRAF2S Caroline BURNEL, par une association de femmes journalistes… J’ai eu envie de rencontrer Caroline, elle m’a raconté son projet et j’ai trouvé que c’était une super idée” confie Françoise “j’ai trouvé que c'était intéressant, en région, d’avoir une école… On voit bien l’engouement que le projet a suscité”. La région Normandie est en effet un territoire sportif, en témoigne le grand nombre d’évènements qui rythment l’année des Normands : Le marathon de la Liberté, dans le top 5 des évènements running en France, le meeting d'athlétisme de Mondeville, qui regroupe des dizaines d’athlètes internationaux, l’inauguration du Palais des Sports à Caen, qui suscite un engouement sans précédent, etc... La création du Bachelor journalisme sportif s'intègre parfaitement dans cette région dynamique et vivante : “J’ai la chance d’être partenaire de nombreux événements, dès que je peux je vous (les étudiants) mets sur des projets, je vous facilite les choses et le but, c’est de faciliter les choses pour le CRAF2S” confie Françoise, qui espère un avenir important pour la formation : ”Le graal serait un jour d’être reconnu comme école… pour le moment le plus important c’est de former des étudiants qui soient opérationnels demain dans n’importe quel média, du print, du web, de la télé, de la radio”. Parce qu’elle le sait, le métier de journaliste est exigeant et nécessite d’être sans cesse à l’écoute : “Ce qu’il faut c’est avoir des idées, rebondir sur l’actu, être agile, s’adapter. Quand tu es journaliste, tu es journaliste 24h/24”